Alors que l’heure de la fameuse signature approche, les choses s’accélèrent à Brazzaville. Il y a d’abord eu cette réunion, avec l’ex-rébellion Seleka ce mercredi matin qui s’est terminée en début d’après-midi. Quelques minutes, une délégation du groupe armé anti-balaka s’est aussi rendue à la présidence.
La reprise des négociations, si elle a lieu, a été décalée. La médiation congolaise visiblement déploie les grands moyens à l’heure actuelle. Ce matin, Denis Sassou-Nguesso, mais aussi les représentants de l’Union africaine et des Nations unies ont reçu l’ex-rébellion de la Seleka. Difficile pour le moment d’évaluer les résultats de cette rencontre. La trentaine de représentants de l’ex-rébellion est retournée à son hôtel pour se concerter, selon le chef de leur délégation Mohamed-Moussa Dhaffane qui a également confirmé à RFI la demande du président congolais qu’ils reprennent les négociations, sans préciser quelle était leur réponse.
Selon plusieurs sources, la délégation Seleka a également formulé ce matin un certain nombre de demandes, notamment l’obtention de postes-clés au pouvoir et des garanties sécuritaires. Les négociations dépassent donc le simple cadre d’un accord de cessation des hostilités.
Survie politique ?
Pour beaucoup d’observateurs, la Seleka joue à Brazzaville finalement sa survie politique et physique. Exiger la partition de la Centrafrique comme elle l’a fait jusqu’à présent pourrait être une façon de faire monter les enchères, de demander beaucoup pour obtenir un peu, notamment une plus grosse part du gâteau politique. Puis selon des membres de l’équipe de médiation, cette attitude des Seleka de faire attendre, de venir en retard ou de lancer ces demandes, est classique en période de négociations.
Du côté de l’ex-rébellion, on continue d’affirmer que les inquiétudes sont sécuritaires. Depuis mardi soir, la délégation est au complet avec une trentaine de représentants politiques et militaires venus de différentes parties du pays. Les derniers sont arrivés tard dans la soirée des localités de Bambari, Birao ou encore Ndélé. Il faudra voir si avec cette base élargie, les Seleka très divisés en interne seront prêts à participer au processus et à s’engager à faire la paix.