Le premier producteur mondial de cacao est en pleine croissance économique, et la France tient à asseoir sa place de partenaire privilégié en Côte d'Ivoire. Près de 400 hommes d'affaires français et ivoiriens participent ce jeudi à un forum sur le thème de la ville durable, organisé par le Centre de promotion des investissements en Côte d'Ivoire (CEPICI).
« Ce sera pour nous l'occasion de confirmer aux entreprises françaises que la Côte d'Ivoire a retrouvé son élan économique et de dire aux entrepreneurs qu'ils peuvent poser leur valise, chez nous, à Abidjan », explique le président du CEPICI Esmel Emmanuel Essis. Les secteurs en plein développement et pour lesquels les entreprises françaises sont compétentes ne manquent pas, ajoute-t-il, citant « l'agro-business, les mines, l'énergie, les infrastructures ».
Coopération militaire pour le Niger
Niamey sera la deuxième étape de cette tournée. Au menu des discussions, le développement, mais surtout la sécurité. Car le Niger, frontalier du Mali, de la Libye et du Nigeria, est confronté directement aux problèmes sécuritaires de la région. C'est aussi un allié important de Paris. Des patrouilles conjointes franco-nigériennes sont déjà en place dans le pays et pourraient être élargies au Mali pour des opérations communes.
La coopération militaire sera un des principaux points à l'ordre du jour des entretiens qu'auront les présidents François Hollande et Mahamadou Issoufou. Niamey a une fonction stratégique grandissante en matière de renseignement. « Le dispositif au Niger devrait être renforcé, via une augmentation du nombre de drones », précise Yves Fromion, député UMP co-auteur d'un rapport sur le dispositif militaire français en Afrique. « Le renseignement est devenu une donnée fondamentale dans la lutte contre les jihadistes », ajoute le député français.
Les drones ne surveilleront pas que le territoire nigérien, ils ont une vocation sous-régionale. Le Niger fait en effet partie intégrante du nouveau dispositif qui sera installé au Tchad. François Hollande se rendra samedi d'ailleurs à Ndjamena pour discuter de ce futur PC militaire sahélien français. L'idée est de réorganiser les forces, en fusionnant les dispositifs Epervier au Tchad, Serval au Mali et Sabre, qui est le nom donné aux forces spéciales déployées dans la sous-région.
Vers une mise en place du nouveau dispositif
L'objectif est d'être plus efficace, et plus réactif. Pour le général Desportes, ancien directeur de l'Ecole de guerre et professeur de stratégie à Sciences Po, il y a une vraie cohérence avec ce dispositif en étoile basé au Tchad où la France a déjà des installations militaires. « Le centre de commandement sera au Tchad, où seront stationnés les avions qui participeront à l'opération, mais des soldats seront aussi positionnés au Mali, des forces spéciales à Ouagadougou, et les drones de Niamey complèteront le dispositif », détaille le général.
L'installation du nouveau QG français à Ndjamena a été retardée par les événements de Kidal, au nord du Mali, fin mai. François Hollande donnera-t-il le coup d'envoi de ce dispositif samedi ? Tout est prêt, dit-on, dans les couloirs de l'Elysée.