C’est dans trois districts de la région montagneuse de Rwenzori qui borde la RDC que les attaques meurtrières ont eu lieu. Cette zone connaît des tensions historiques entre différents groupes ethniques, à savoir les Bakonzo, majoritaires, et les Bamba, qui se sont longtemps estimés lésés jusqu’à la récente reconnaissance de leur royaume par Kampala en juin dernier.
D’autres tensions existent par ailleurs entre différentes populations, éleveurs ou cultivateurs, autour de la rareté des terres. La découverte récente de gaz et de pétrole, et la perspective de leur exploitation auraient encore accentué les rivalités des uns et des autres.
Attaques dans le fief de l'ADF
C’est dans ce contexte tendu que selon la version officielle, de jeunes bankogo radicaux auraient attaqué plusieurs installations de la police et de l’armée, en signe de mécontentement et pour s’emparer d’armes.
L’attaque, par son ampleur inédite, soulève toutefois nombre de questions. Au-delà des tensions ethniques, la région frontalière est en effet aussi connue pour avoir été le fief des ADF, l’armée nationale de libération de l’Ouganda. Ce mouvement islamiste a été actif dans la région à la fin des années 90, avant d’être repoussé par l’armée dans le Nord-Kivu voisin où ces rebelles restent actifs.