55 jours de grève de la faim. Abdelati Zouhri n'aura finalement pas eu gain de cause. Accusé de meurtre, ce prisonnier marocain s'est laissé mourir de faim pour clamer son innocence. Un moyen de pression souvent utilisé dans les prisons marocaines.
« Des grèves de la faim épisodiques, il y en a de temps en temps, confirme le ministre de l'Intérieur Mohand Lansar, et il y en a même assez fréquemment. Elles sont suivies médicalement, mais généralement elles sont arrêtées, quelques fois même sur ordre du procureur, qui demande l’alimentation obligatoire. »
Clarification
Fallait-il alors faire intervenir le procureur dans ce cas ? L'Association marocaine des droits humains (AMDH) dénonce le décès d’Abdelati Zouhri et réclame l'ouverture d'une enquête. L'ONG souhaite une clarification des circonstances de ce décès. Pour Abdellilah Benabdesslam, vice-président de l'AMDH, les autorités auraient dû agir plus tôt.
« Je crois que les autorités n’ont pas fait beaucoup d’efforts pour écouter ses déclarations et ses demandes, dénonce-t-il. Il faut que le ministre de la Justice ordonne une enquête et révise la peine à laquelle il avait été condamné. En même temps, pour ce qui concerne la direction pénitentiaire, elle aurait dû le laisser à l’hôpital, sous surveillance médicale, pour qu’on n’arrive pas à cette atteinte au droit à la vie.»
L'AMDH espère que l'enquête demandée sur cette affaire sera impartiale.