Trafic présumé de bébés: 2 personnalités protégées par leur immunité

Il y a une semaine des couples ont été interpellés par la police judiciaire de Niamey en raison de doutes sur la paternité d'enfants. Plusieurs familles, dont celles de certaines personnalités, sont concernées. Au total une trentaine de bébés pourraient provenir d’un réseau nigérian selon la police.

Ainsi, trois épouses d’une personnalité se sont retrouvées après plusieurs décennies de mariage sans enfant avec six jumeaux, deux chacune en l’espace de trois mois. Une autre famille de deux épouses sans enfants s’est enrichie de quatre jumeaux en quelques semaines.

Des mandats de dépôt ont été délivrés

Toutes les personnes placées en détention passent leur premier jour en prison en attendant la poursuite des enquêtes. Le groupe a été scindé en deux, les hommes sont restés à la prison sud de Niamey et les dames, plus nombreuses, sont à Kollo, à une trentaine de kilomètres de la capitale.

A Niamey, comme à l’intérieur du pays, les commentaires vont bon train sur cette affaire présumée de faux bébés. D'ailleurs certains avocats, au lieu de défendre leur client, s’en prennent à des journalistes.

Les faits sont très graves. Une longue procédure judiciaire devrait s'ouvrir et il faudra des analyses scientifiques pour prouver à qui appartient la trentaine de bébé entre les mains de ces familles.

Pour l'instant, les femmes concernées ont un seul dénominateur commun : pendant plusieurs décennies, elles n’ont pas eu d’enfant avec leur époux.

La société civile a vivement réagi

Dès que l’affaire a éclaté, au moins deux structures se sont prononcées et toutes deux se sont dites choquées : si les faits sont avérés, ils sont inadmissibles dans un pays comme le Niger où l’on peut adopter un enfant sans problème, et où la solidarité familiale est très forte dans ce sens.

Tanafili, qui veut dire liberté en tamachek, de Moustapha Kadi, est allée jusqu’à dire qu’il s’agit bel et bien d’un trafic d’êtres humains.

Deux personnalités protégées par des immunités

Pour l’instant tous les maris cités sont en prison excepté deux personnalités : le ministre d’Etat et le président de l’Assemblée nationale qui ont une immunité. Leurs épouses elles sont en prison. A Niamey les gens attendent de voir la suite des évènements : vont-ils démissionner d’eux-même pour répondre à la gendarmerie ou bien vont-ils attendre la cession parlementaire une éventuelle levée de l’immunité.

Selon les services de la communication du ministère de la Justice, le procureur de la République animera dans la journée un point de presse sur cette affaire.

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