Avec cette levée d'immunité présidentielle du président Tandja, la Cour de cassation de Niamey fait avancer l'affaire des 400 milliards de FCFA. Rappelons qu'en octobre dernier, l'ancien président nigérien, Mamadou Tanja, avait laissé entendre que la somme de 400 milliards de FCFA, qu'il avait laissée dans les caisses de l'Etat, aurait disparu au moment de la transition. Il s'était dit prêt à répondre devant la justice. C'est désormais chose possible. C'est Tandja Mamadou qui avait lancé le pavé dans la mare : que serait devenu cet argent public ? Aurait-il été détourné par les acteurs de la transition ou bien, comme certains le prétendent, son existence était-elle inventée de toute pièce par lui-même ? Le président Tandja va pouvoir s'expliquer.
Maître Souley, son avocat, résume la situation : « L’objectif éventuel, c’est de démontrer ou d’expliquer les 400 milliards. Ou Tandja Mamadou dit que cette somme était disponible, mais qu’elle a disparu. Et logiquement on doit chercher ceux qui l’ont détournée. Ou, à défaut, si son témoignage révèle que cette somme-là est imaginaire, naturellement le tribunal du Niger va le poursuivre en justice, et le faire poursuivre pour faux témoignage, ou en tout cas, pour dénonciation calomnieuse ».
Le président Tandja n'est pas le seul à être interrogé dans cette enquête judiciaire. Une quarantaine de personnalités sont concernées dont le général Salou Djibo, chef de la transition. Mamadou Tandja a réclamé au pouvoir actuel un audit sur la gestion du pays par la junte militaire qui avait géré les affaires après sa destitution.