Tunisie: Ennahda veut un candidat «consensuel» pour la présidentielle

Les partis politiques tunisiens se préparent aux élections attendues d'ici la fin de l'année. La date n'a pas été officiellement fixée mais l'instance chargée d'organiser les scrutins a proposé des législatives en octobre et un premier tour de la présidentielle en novembre. Les islamistes d'Ennahda ont appelé jeudi la classe politique à s'entendre sur un candidat « consensuel » à la présidence. Quels sont les enjeux derrière cette décision ?

Candidat indépendant ou partisan ? Ennahda n'évoque pour l'instant aucun nom et reste ouverte à toutes les éventualités. Le parti appelle les différentes formations à se mettre d'accord sur une personnalité consensuelle pour la présidentielle. Samir Dilou, membre de son bureau exécutif, explique que « le processus démocratique n'est pas encore consolidé, n'est pas encore opérationnel, et cela dépasse les capacités d'un parti ou d'une coalition. Il y a le risque de trop d'antagonismes. Donc on cherche plutôt les points communs ».

Le principal rival d'Ennahda, Nida Tounes, soutient de son côté la candidature de son leader Beji Caid Essebsi pour cette présidentielle. Selon Hamadi Redissi politologue et membre du comité élargi de Nida Tounes, Ennahda veut contrecarrer Nida Tounes tout en ne froissant personne dans ses propres rangs : « C'est ça la stratégie d'Ennahda : affaiblir la présidence au profit d'un surpouvoir au sein de l'assemblée - parce qu'effectivement elle a de très fortes chances de sortir gagnante aux législatives - et elle négocie là où elle est faible. »

Plusieurs partis ont déjà refusé sa proposition d'un consensus autour du chef de l'Etat, aussi bien ses opposants que son ex-allié Ettakatol.

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