La mauvaise qualité des éléments fournis en 2013, lors du premier examen des charges retenues contre Laurent Gbagbo, avait poussé la chambre préliminaire à marquer sa « préoccupation ». Selon elle, la majorité des 45 événements cités par le procureur dans l'affaire n'avait en effet été décrite, que « par des ouï-dire anonymes tirés de rapports d'ONG, de rapports de l'ONU et d'articles de presse ».
Dans sa décision du 3 juin 2013, la chambre a donc demandé au procureur de la CPI de lui présenter des éléments supplémentaires ou de procéder à de nouvelles enquêtes sur six points précis, notamment sur l'existence alléguée d'un plan d'attaque de la « population civile pro-Ouattara » par les forces pro-Gbagbo.
Le bureau du procureur a remis ses nouveaux documents le 13 janvier dernier. Ce dossier est plus étoffé que le premier : on y trouve une nouvelle version de la notification des charges, une nouvelle présentation des éléments constitutifs des crimes, mais aussi entre autres, un rapport sur les groupes armés actifs dans le quartier d'Abobo ou un rapport sur les forces nouvelles.
De nouvelles preuves
L'accusation dit avoir collecté de nouvelles preuves qui permettront de répondre aux questions qui lui ont été posées. La défense de Laurent Gbagbo, elle, soutient que le procureur « tente de combler les failles de son raisonnement en abandonnant certaines allégations ou en déplaçant la discussion pour éviter d’avoir à répondre à des questions difficiles ».
Pour le camp Gbago au contraire, ces preuves n'existent pas, ses partisans demandent donc sa libération immédiate à la CPI. Raphaël Dagbo, président de l'Association des Amis de Laurent Gbagbo insiste sur la relaxe de Laurent Gbagbo.
Procès ou pas, la réponse donc attendue à La Haye d'ici la fin de la semaine.