La signature du code de conduite pour les futures élections s’est tenue au cours d’une cérémonie officielle parrainée par les Nations unies, deux jours à peine après que des jeunes du CNDD-FDD, le parti au pouvoir, armés de gourdins et de pierres aient attaqué et blessés des opposants, dans l’est du pays. La signature intervient également une semaine après une visite des envoyés spéciaux de l’ONU, de l’Union africaine, de l’Union européenne et des Etats-Unis, qui avaient alors dénoncé « les entraves aux libertés » et aux activités de l’opposition.
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La signature de ce code de conduite ne pouvait mieux tomber pour le gouvernement burundais. Non seulement l’ensemble des 44 partis politiques agréés au Burundi y a adhéré, mais même les principaux opposants au président Pierre Nkurunziza, qui ont été évincés de la tête de leurs partis avec la bénédiction du pouvoir, ont signé ce texte. Mais, malgré toutes ces belles signatures, la mise en application de ce code de conduite risque de se heurter très rapidement à de nombreux défis.
Le défi de la violence politique
En premier lieu, celui de la violence politique, imputée essentiellement aux Imbonerakure, les membres de la ligue de jeunes du parti au pouvoir. Autres défis majeurs, selon l’opposition, les restrictions aux libertés civiles et politiques, l’immixtion du pouvoir dans les affaires internes des partis politiques, le harcèlement judiciaire des leaders d’opposition et de la société civile et, surtout, la question du troisième mandat pour l’actuel chef de l’Etat. L’opposition assure avoir signé « par respect pour la communauté internationale qui a parrainée ce texte ». Cela ne servira à rien, dit-elle, « si ces défis ne sont pas relevés ».