Le procureur général, près de la cour d’appel de Ouagadougou, a parlé « d’homicide volontaire » sur la personne du juge constitutionnel Salifou Nébié et a ouvert une enquête. Des centaines de jeunes arborant des brassards noirs, des autorités politiques, amis et collègues ont rendu un dernier hommage au juge disparu, ce lundi. Du domicile du défunt au cimetière, le cortège funèbre du juge Salifou Nébié a pris les allures d’une marche de protestation.
« Il faut que justice soit rendue et nous sommes dans un état qui se dit de droit », exige un jeune homme. « C’est regrettable. Qu’il repose en paix et qu’on retrouve vite ses assassins », souhaite aussi une femme. « Le mouvement du "Brassard noir du Burkina Faso" dit non aux juges corrompus, non aux assassinats. Demain, ce sera qui ? », crie une autre jeune militante.
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Au cimetière, le président du Conseil constitutionnel a été conspué par la foule durant toute son oraison funèbre. « Démission », ont scandé certains. Parents, amis et simples anonymes exigent toute la lumière sur cette « mort suspecte ». Selon Moussa Stéphane Sory, représentant du syndicat autonome des magistrats du Burkina Faso, le corps de la magistrature travaillera à la manifestation de la vérité sur ce crime. « Tout le monde est déterminé à ce que la vérité éclate. Le syndicat va tout faire pour avoir, ici et là, des témoins, qui pourraient contribuer à la manifestation de la vérité, parce que trop, c’est trop. Nous sommes fatigués ». C’est sous un ciel assombri que le public a quitté le cimetière.
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