« C'était un enterrement émouvant, mais la colère était bien là », raconte un témoin après les funérailles d’une des victimes des affrontements intercommunautaires du week-end. Les habitants demandent une solution durable, pour qu'un tel drame ne se reproduise plus. Ils exigent aussi des sanctions contre les forces de l'ordre, accusées d'inaction et même de connivence avec les assaillants.
Selon un responsable de la société civile, lorsque les premiers coups de feu ont été signalés, un ou plusieurs officiers auraient ordonné aux soldats de ne pas bouger. L'un d'entre eux aurait désobéi et se serait rendu sur place. Il a été tué. Pour éviter toute complaisance avec tel ou tel groupe, certains réclament qu'aucun militaire de la zone ne soit désormais originaire du Sud-Kivu.
Enquête en cours
Le ministre provincial de l'Intérieur a annoncé l'arrivée de renforts et une enquête. Interrogé sur l'attitude des forces de l'ordre, Jean-Julien Miruho a reconnu une inaction coupable de certains agents et promis des sanctions. Un capitaine a pour l'instant été mis aux arrêts. Un suspect a aussi été interpellé.
Une médiation devrait bientôt commencer pour faire baisser la tension entre communautés, mais le ministre a déclaré qu'il fallait d'abord attendre que l'émotion retombe. Jean-Julien Miruho a enfin promis une aide humanitaire aux habitants qui ont déserté le quartier attaqué. Dimanche encore, certains continuaient à fuir les lieux.