Sénégal: le PS tente tant bien que mal de masquer ses divisions

Le Congrès du Parti socialiste sénégalais se tient ce vendredi et demain, samedi, à Dakar. Selon les résultats publiés jeudi, Ousmane Tanor Dieng totalise 92,43% des voix. Il est donc reconduit à la tête du parti. La semaine dernière, alors que les 27 000 délégués du parti votaient depuis le 23 mai, sa concurrente l’avocate Aïssata Tall Sall avait été subitement éliminée de la course par le comité de pilotage des élections, au nom de « l’unité au sein du parti ». Selon les résultats qu'elle ne reconnaît pas, elle obtient que 5,57 % des suffrages.

Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk

Il n’y avait bien sûr plus de suspens, si tant est qu’il y en ait eu un jour. Ousmane Tanor Dieng, l’indéboulonnable patron du Parti socialiste depuis 1996, est reconduit à la tête du plus vieux parti politique du Sénégal.

Dans un communiqué publié mardi soir, Aïssata Tall Sall a déjà affirmé que ces résultats ne l’engageaient pas, qu’Ousmane Tanor Dieng étant seul resté en lice, il n’y avait plus lieu de poursuivre le vote à bulletin secret, qu’elle avait d’ailleurs retiré tous ses représentants des bureaux de vote. Elle n’a pas participé jeudi à la réunion du bureau politique.

« Nous tendons la main à tous... »

Conscient qu’avoir arrêté le jeu en pleine partie a été assez catastrophique en termes d’image, le PS veut à présent tourner la page. « Nous tendons la main à tous pour qu’ensemble, unis et solidaires, nous affrontions les défis pour le futur et le futur dès maintenant », a lancé, hier soir, Abdoulaye Vilane, le porte-parole du parti.

Reste que les divisions sont bien réelles. Signe qui ne trompe pas : le comité des sages, qui regroupe les anciens du parti, est entré en action ces derniers jours, confirme l’un d’eux.
« La guerre des présidentiables n’aura pas lieu pendant le Congrès », assure un membre du bureau politique : « Il faudra tout faire pour l’éviter après ».

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