Meetings, soirées sous des tentes traditionnelles et interventions télévisées... Les candidats à la présidentielle mauritanienne ont quatorze jours et quinze nuits pour battre campagne. Cette année, chacun bénéficiera d'1 h 30 d'antenne gratuite sur la télévision publique et de 2 h 30 sur Radio Mauritanie. Il faudra aussi compter avec la couverture qui sera réalisée par les nouveaux médias privés qui ont vu le jour depuis la dernière présidentielle de 2009.
Reste à savoir si la ferveur sera au rendez-vous. Certains en doutent car tous les ingrédients d'une campagne déséquilibrée sont là. L'élection est boycottée par la majorité des leaders historiques de l'opposition et aussi par les islamistes.
Le président sortant est donc perçu comme le grand favori. « Nous participons pour profiter d'un espace d'expression mais on sait qu'il n'y aura pas de changement », confie un des candidats en lice, avant d'ajouter : « Contrairement à nous, le président aura tous les moyens de l'Etat pour faire entendre sa voix ».
Les finances, c'est ce qui va faire la première différence durant cette campagne : si les hommes d'affaires subventionnent parfois plusieurs candidats, ils soignent en priorité celui qui est le mieux placé pour l'emporter. L'équipe de campagne du candidat Biram Ould Dah Ould Abeid, président de l'IRA (Intiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie) a d'ores et déjà dû revoir ses ambitions faute d'avoir reçu les soutiens espérés.