Soudan: la chrétienne condamnée à mort pour apostasie reste en prison

Le sort de Meriam, la jeune soudanaise condamnée à la peine de mort pour apostasie, reste suspendu au verdict de la cour d’appel. En attendant, elle reste en prison.

Meriam Yahia Ibrahim Ishag, jeune femme soudanaise de 27 ans, condamnée à la peine de mort par pendaison pour apostasie et à 100 coups de fouet pour adultère, mère d’un garçon âgé de deux ans, nommé Martin, a accouché mardi à la prison pour femme d’Omdurman d’une fille, prénommée Maya. Mohaned Mustafa Elnour, son avocat, a rendu visite à Meriam jeudi dernier : « Meriam est en bonne santé. Elle se repose dans l’infirmerie de la prison. Ses enfants vont bien et sont en bonne santé, mais la prison reste la prison ».

Ce week-end, les médias soudanais et la presse internationale ont annoncé la libération prochaine de Meriam Ishag, sur décision politique. Une information aussitôt démentie par le ministère des Affaires étrangères soudanais. Pour l’avocat de Meriam, l’apostasie étant un crime relevant du « hudûd », corpus de peines légales non modulables inscrites dans le droit islamique, seul un jugement rendu en sa faveur à l’issu de l’appel introduit le 22 mai pourrait lui rendre sa liberté : « D’un point de vue juridique, et pour répondre aux informations répandues par les médias, il n’y a qu’un moyen pour libérer Meriam, et ce moyen relève d’une prérogative exclusive de la cour d’appel ».

Suite au débat engagé dans la presse soudanaise sur la légitimité de la peine de mort pour apostasie, le gouvernement soudanais envisage de créer une commission de 50 juristes pour statuer sur la question.

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