Libye: report d'une réunion des pays du Maghreb

Les forces du général dissident Khalifa Haftar ont lancé ce dimanche de nouveaux raids aériens sur des positions occupées par des groupes armés à Benghazi, dans l'est du pays. La tension est donc vive en Libye, ce qui inquiète chaque jour un peu plus les grandes puissances et les pays voisins.

Aqmi - Al-Qaïda au Maghreb islamique - a appelé les Libyens à combattre le général dissident Khalifa Haftar, le qualifiant de traître et d'apostat. Aqmi appelle les révolutionnaires libyens à s'opposer aux visées d'un homme soutenu, affirme l'organisation terroriste, par l'Amérique et les pays du Golfe.

Inquiétude des grandes puissances et des pays voisins

Haftar, qui a lancé une croisade contre les groupes radicaux, a reçu vendredi le soutien de milliers de manifestants dans plusieurs villes du pays. Après avoir obtenu le ralliement de plusieurs unités de l'armée, le général Haftar avait lancé le 16 mai une campagne baptisée « la Dignité » contre les groupes extrémistes.

Devant la presse libyenne, le nouvel envoyé spécial français, Denis Gauer, n'a pas caché la couleur de l'humeur qui prévaut dans les capitales étrangères. La France, dit-il, est inquiète de la situation en Libye et des répercussions pour ses voisins.

Manque de « visibilité »

Signe manifeste du fait que la situation est volatile, la Tunisie a dû reporter une réunion initialement prévue dimanche des ministres des Affaires étrangères du Maghreb, consacrée à la situation libyenne. Raison officielle : le manque de visibilité. En clair, l'impossibilité pour les pays voisins de savoir qui dirige ce pays désormais entiché de deux gouvernements, d'un Parlement contesté et tiraillé entre des brigades qui menacent de déclencher à tout moment une guerre à grande échelle.

En fin de semaine dernière à Alger, les pays voisins de la Libye avaient déjà appelé les forces en présence sur l'échiquier libyen à privilégier le dialogue, soulignant au passage la nécessité de sécuriser les frontières avec la Libye. Alger, qui ne cache pas son inquiétude de voir cette crise menacer sa stabilité, aurait positionné près de 40 000 hommes le long de sa frontière avec la Libye.

Six gardes-frontière égyptiens tués

Preuve des dangers qu'encourent les voisins, ce dimanche, six gardes-frontière égyptiens ont été tués par des trafiquants d'armes venus de Libye, a annoncé l'armée égyptienne dans un communiqué.

« Cette attaque survient après le succès remporté par les gardes-frontières avec l'arrestation de 68 trafiquants et la saisie d'une importante quantité d'armes », affirme l'armée dans son communiqué, sans toutefois donner de précisions sur la date de ce coup de filet.

Partager :