Pour Joyce Banda, la partie va être serrée. Elle a voulu incarner le changement mais ses réformes économiques, saluées par le Fonds monétaire international, se sont accompagnées d'une forte dévaluation de la monnaie nationale qui a touché les plus pauvres. Près de la moitié des quinze millions d’habitants du pays vivent avec moins d'un dollar par jour.
Néanmoins, c’est surtout un important scandale financier, révélé l’année dernière, qui a entaché son court mandat. Il s’agit d’un détournement de près de 22 millions d’euros de fonds publics. La présidente nie toute implication et a réagi par une purge de près de soixante-dix ministres, fonctionnaires et hommes d’affaires qui ont été poursuivis par la justice.
Pour l’opposition, ce scandale est une aubaine. Le candidat d’opposition le plus sérieux, Peter Mutarika, frère du défunt président, promet le retour à un bon fonctionnement de l'Etat en reprenant l'œuvre de son frère.
Il est toutefois accusé d’avoir essayé de cacher la mort de son frère, il y a deux ans, afin de lui succéder.
Autres candidats solides : Lazare Chakwera, qui dirige le parti du « père de l'indépendance », qui a régné d'une main de fer pendant trente ans, de 1964 à 1994.
Et enfin, Atupele Muluzi, homme d’affaires et fils de l’ancien président Bakili Muluzi.
Malgré les scandales, Joyce Banda reste favorite notamment parce que l'opposition est dispersée mais elle a peu de chances d'obtenir une majorité au Parlement qui sera également renouvelé ce mardi.