La jeep de Sangaris traverse les pistes défoncées de Bouar et prend la direction du quartier Haoussa, le refuge des musulmans. Selon le colonel Damien Wallaert, qui commande les éléments de la force française dans l’ouest de la Centrafrique, les allées et venues commencent tout doucement à reprendre entre le quartier et le reste de la ville. « Pour l’instant, ils restaient dans ce quartier, dont ils commencent à sortir pour aller notamment sur la place du Marché qui est la place où tout se passe. Ils osent le faire de plus en plus », a constaté l'officier.
Pour Adamou Djingui Bi Babo, le président de la communauté musulmane de Bouar, il reste cependant encore difficile de sortir du quartier : « Avec Sangaris et la Misca, on se promène mais on ne va pas loin. »
La nuit, source d'angoisses
Signe d’espoir, les 1 500 musulmans qui vivent toujours à Bouar ne mettent pas en cause les populations chrétiennes dans la persistance de l’insécurité. « Les relations sont quand même bonnes, affirme ainsi Ahmadou Ahaidjo, chef du quartier Haoussa 2. Aucun musulman n’a tué de chrétien et les chrétiens n’ont pas non plus tué de musulmans. Le problème, c’est la nuit, les agresseurs. Ce sont des voyous qui font ça. »
Plusieurs milliers de musulmans qui vivaient jadis à Bouar attendent toujours de l’autre côté de la frontière au Cameroun, le signal du retour. « Si la sécurité est rétablie, les gens vont revenir », garantit un notable.
→ A RE(VOIR) : En images: avec les troupes de Sangaris à Bouar en Centrafrique et avec les réfugiés de la mosquée de Bouar en Centrafrique