Depuis plusieurs jours, le quartier d’Arhiba à Djibouti était « en état de siège » selon des témoins. Lundi, une réunion de l’ARD, en présence de représentants de l’USN, la coalition d'opposition avait été violemment dispersée, les locaux du parti saccagés et plusieurs dizaines de personnes arrêtées, selon Adnan Mohamed Abdou, le vice-président du parti. Pour lui, la fermeture des locaux d'Arhiba par les forces de l'ordre, marque une nouvelle étape dans la tentative de muselage de l'opposition :
« Partout nous sommes harcelés. Nous n'avons pas le droit de faire des meetings, nous n'avons pas le droit de manifester, nous n'avons même pas le droit de faire une réunion élargie dans nos sièges. Et d'ailleurs, tous les partis qui composent l'USN sont ainsi harcelés. Il n'y a que le parti au pouvoir qui a le droit de se rassembler, de manifester. [...] Nous sommes revenus à l'ère du parti unique. »
En milieu de semaine, deux militants d'opposition ont également été blessés par balles, selon la ligue djiboutienne des droits de l'homme, et seraient toujours hospitalisés dans la capitale. Quant aux arrestations de militants, elles sont quasi quotidiennes depuis plusieurs mois, et n'épargent pas les mineurs.
Non seulement le timide dialogue amorçé en février entre pouvoir et opposition n'a pas abouti, mais, pire encore, la répression n'a fait que s’accentuer depuis, déplore un membre de l'opposition.
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Depuis plus d'un an, l'opposition revendique la victoire aux législatives du 22 février 2013 et refuse de siéger au Parlement.