Au Soudan du Sud, une trêve plus que fragile

Le cessez-le-feu doit théoriquement entrer en vigueur ce samedi soir 10 mai conformément à l'accord d'Addis Abeba. Aucun combat n'était signalé dans la journée, mais la trêve entre les hommes de Salva Kiir et ceux de Riek Machar semble plus que fragile. Il faut dire que le dernier cessez-le-feu signé le 23 janvier dernier n'avait duré que quelques heures.

La méfiance est de rigueur, tant dans les deux parties que chez les parrains de l'accord. Et les réactions internationales sont timides. L'Union européenne a attendu la fin d'après-midi samedi pour saluer prudemment l'accord signé la nuit précédente. Catherine Ashton parlant d'« une possible avancée majeure, s'il est rapidement mis en œuvre ». L'accord prévoit notamment des corridors humanitaires et la mise en place d'un gouvernement de transition.

Un peu plus tôt, c'est le voisin soudanais qui s'est dit prêt à aider à sa mise en application. Il n'y a en fait que les Etats-Unis qui ont été prompts a réagir. Quelques minutes après la signature, John Kerry estimant que cela « pourrait constituer une avancée majeure ».

Il faut dire que les Américains ont tout fait pour obtenir cette poignée de main. Ils ont dû brandir la menace de sanctions ciblées si les massacres ne cessaient pas. Une figure de chaque camp en a même fait les frais : Peter Gadet, proche de Riek Machar, et Marial Chanuong, fidèle à Salva Kiir.

→ A (RE)LIRE : Riek Machar et Salva Kiir signent un accord de paix

Sur le terrain, de chaque côté, on reconnaissait ce samedi qu'aucun combat n'avait été signalé. Mais la méfiance voire la suspicion était de rigueur. « L'Igad et les autres parties prenantes, doivent faire leur maximum pour que le président Salva Kiir n'agisse pas contrairement aux termes de l'accord », déclarait samedi sur RFI, le général Lul Ruai Koang qui combat aux côtés de Riek Machar.

Une méfiance partagée par Philip Aguer, le porte-parole de l'armée de Salva Kiir. « La situation est calme aujourd'hui. Il n'y a pas de combats signalés. On attend le texte de l'accord pour mettre en application ce qui est prévu très exactement. On attend en plus des déclarations que le commandant en chef des forces armées du Soudan du Sud, le président Salva Kiir, a faites, les ordres précis qu'il doit donner au commandement de l'armée pour respecter le cessez-le-feu et en expliquer les mécanismes. »

→ A (RE)LIRE : des «centaines» de civils massacrés par les rebelles

Partager :