La rencontre devrait se dérouler ce vendredi 9 mai à Addis-Abeba. Du moins si Riek Machar, actuellement en brousse depuis une attaque sur son fief ce week-end, arrive à rejoindre la capitale. Ce sera le premier face-à-face entre les deux frères ennemis depuis la mi-décembre, lorsqu’a éclaté le conflit. Cette rencontre fortement encouragée par Washington devrait permettre, selon ce qu'en disait John Kerry en fin de semaine dernière, d'obtenir l'application de l'accord de cessez-le-feu et de lancer l'idée d'un gouvernement de transition.
Cette vision optimiste des Américains n'est pas forcément celle des belligérants. Riek Machar s'interroge publiquement sur la proposition américaine. Dans une interview accordée au site en ligne Sudan Tribune, le chef des insurgés estime qu'il faut d'abord discuter d'un accord de paix et d'une nouvelle Constitution. On peut aussi se demander ce que ces deux hommes qui se sont juré une lutte à mort pourraient bien négocier de durable afin de diriger une transition.
Jusqu'à présent, les pourparlers n'ont rien donné, hormis de sourdes luttes entre deux ailes politiques qui appartenaient autrefois au même parti, le SPLA. De plus, « imagine-t-on De Gaulle et Pétain gouverner ensemble ? », s'interroge un proche de Riek Machar, féru d'histoire de France. La poursuite des combats autour de la ville de Bentiu et cette dynamique de violence que rien n'a encore pu enrayer en cinq mois n’incite pas non plus à l’optimisme.
Mais pour Hervé Ladsous, le secrétaire adjoint de l'ONU, « ce qui est important est de démarrer un processus et de démarrer de cette spirale sanglante ». Le Conseil de sécurité est unanime : cette situation ne peux plus durer, assure Hervé Ladsous qui prévient que les acteurs s'exposent à des conséquences s'ils ne mettent pas fin à ces violences.