C'est probablement l'action de Boko Haram qui a provoqué le plus d'émotion au Nigeria depuis le début de l'insurrection. L'enlèvement de cent à deux cents jeunes filles par la secte islamiste,a largement été dénoncé ces derniers jours sur les réseaux sociaux par les Nigérians. Aujourd'hui, certains sont même descendus dans la rue pour manifester.
A Abuja, la capitale, plusieurs centaines d'hommes et de femmes vêtus de rouge ont affronté la pluie pour marcher jusqu’à l'Assemblée. « Trouvez nos filles », pouvait-on lire sur certains panneaux brandis par les manifestants ou encore « Où sont mes sœurs » et « Protégez le futur du Nigeria ».
Obiagéli Ezekwesili, l'ancienne vice-présidente de la Banque mondiale, qui émerge comme l'une des leaders de ce mouvement, a reproché aux forces armées nigérianes de ne pas avoir de plan cohérent de recherche des jeunes filles. Une autre organisatrice de la marche a même accusé les autorités de « complaisance ».
Joint par téléphone à Chibok, la ville où l'enlèvement a eu lieu, le père d'une des captives a dit son espoir de voir enfin les autorités bouger, sous la pression de l'opinion publique.
« Nous sommes pauvres et sans aucune influence et nous pensons que c'est pour cela que le gouvernement ne s'intéresse pas à nos filles », a-t-il déclaré à l'Agence France Presse.