Oublié pour l’instant les bagarres politiques des derniers jours. Ce vendredi, les 101 députés présents à la Chambre basse du Parlement burundais ont mené un débat sans heurts, et au bout de sept de discussions, et adopté à l’unanimité le nouveau code électoral burundais.
Charles Nditije, président contesté de l’Uprona, passé récemment dans l’opposition, ne cachait pas sa satisfaction. « Nous avons quand même pu aboutir à un code consensuel, s’est-il réjoui, c’est plutôt un espoir que les choses peuvent évoluer positivement ».
La feuille de route de Kayanza respectée
Pratiquement, toutes les dispositions contenues dans la feuille de route adoptée en 2013 à Kayanza dans le nord du Burundi se retrouvent dans ce texte. Le bulletin unique, des pouvoirs plus étendus pour la Commission électorale nationale indépendante (Céni), mais surtout, le pouvoir burundais a renoncé à une de ses principales exigences, dans un esprit de consensus.
L’exigence d’un diplôme de licence pour les candidats à la présidentielle a ainsi été mise de côté. Une disposition qui éliminait automatiquement Agathon Rwasa, le leader des ex-rebelles hutus des FNL, pressenti comme le rival le plus dangereux pour le pouvoir de Pierre Nkurunziza.
Pressions de la communauté internationale
Le ministre burundais de l’Intérieur, Edouard Nduwimana, s’est réjouit d’un signal fort lancée par la démocratie burundaise. « Nous venons de confirmer le consensus de Kayanza, c’est-à-dire que cela présage de très bonnes élections ».
La société civile burundaise espère que cet esprit de concorde va perdurer, mais elle ne se fait guère d’illusions en rappelant que ce vote est probablement le résultat des pressions de la communauté internationale, qui s’est engagée à financer à hauteur de 40 millions de dollars, les élections générales de 2015 au Burundi.
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Cri d’alarme de la société civile burundaise
La société civile a rendu public ce vendredi, au cours d’une conférence de presse à Bujumbura une « Lettre d’appel d’urgence » qu’elle vient d’adresser au secrétaire général de l’Onu, lui demandant je cite de « mobiliser toutes les ressources nécessaires en vue de protéger les citoyens burundais contre l’irréparable ».
Après la révélation d’allégations des Nations unies sur des distributions d’armes aux membres de la jeunesse du parti au pouvoir, les Imbonerakure, par le gouvernement burundais - ce qu’il a nié catégoriquement tout en refusant l’idée d’une enquête nationale ou internationale - Vital Nshimirimana, président du Forum pour le renforcement de la société civile (Forsc), en appelle à l’Onu, au nom de quelque 600 organisations de la société civile burundaise.
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