► Dans le magazine Décryptage ce soir : Akram Belkaïd, journaliste et essayiste algérien, rédacteur en chef d’Afrique Méditerranée Business, est l'invité de Nathalie Amar.
Pour les pro-Bouteflika, ce qui compte c’est le taux de participation. Pour ceux qui soutiennent le président, il faut montrer qu’Abdelaziz Bouteflika est toujours populaire et qu’après la décennie de terrorisme, il incarne la sécurité et la stabilité. Lors de la dernière présidentielle en 2009, le taux officiel de participation était de 74 et demi %. Mais en 2012, lors des élections législatives, il dépassait à peine les 40%. Malgré tout, la presse comme l’opposition ont toujours dénoncé la fraude et estiment que ces chiffres officiels étaient améliorés.
Une fraude massive se prépare selon les partisans d’Ali Benflis….
Et pour les partisans de Benflis, ce qui va compter, c’est leur capacité de dénoncer la fraude. C'est l’enjeu pour le camp d’Ali Benflis. L’ex-chef de gouvernement en a fait un thème récurrent dans ses meetings et lors de ses interventions télévisées. Il annonce avoir formé 60 000 personnes pour observer le déroulement du scrutin dans les bureaux de vote, comme il en a le droit. Il a prévenu qu’il refuserait toute tricherie.
… et selon les islamistes aussi
Ils ont beau avoir fait partie de la coalition présidentielle pendant 10 ans, les islamistes du MSP (Mouvement de la société pour la paix) veulent désormais se présenter comme une alternative démocratique d’opposition. Mardi, Abderrezak Makri, le leader du premier parti islamiste du pays, a justifié le boycott. La fraude sera massive selon lui et permettra à Abdelaziz Bouteflika d’emporter largement l’élection. Le chef du MSP en a profité pour critiquer le président. Abdelaziz Boutelfika avait accusé Ali Benflis de faire du terrorisme à la télévision.
« Des hauts responsables algériens accusent certains candidats de choses graves, a-t-il scandé. Si tu as été Premier ministre et que tu représentes l’Etat, où est cet Etat qui doit enquêter sur ces accusations ? C’est comme si vous disiez que les services de sécurité ont échoué. C’est comme si vous disiez que les services de sécurité étaient incapables de savoir qui menace l’Algérie ».
Le message des boycotteurs semble passer puisque plusieurs milliers de personnes ont manifesté mardi à l’appel de la coalition. De son côté, la présidence a publié un message pour appeler au vote. Dans ce texte, le président Boutelfika a comparé le « devoir électoral » aux sacrifices des « Martyrs » de la guerre d’indépendance.