L’opération « Cocair » est menée par l’Organisation mondiale des douanes (OMD), Interpol, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et est financée par l'Union européenne. Elle délivre avant tout une formation aux agents des douanes. Il s’agit ensuite de mettre en réseau les services de police et d’Interpol, avec huit unités de contrôle placées dans les aéroports du Cap-Vert, du Sénégal, du Mali, du Togo, du Bénin, du Ghana et du Nigeria, où les contrôles douaniers sont renforcés sur les passagers et leurs bagages.
En l’espace de dix jours, cette opération a permis de saisir 1,7 tonne de produits stupéfiants et près d’un million et demi d’euros en espèces. Parmi ces saisies figuraient quarante kilos de méthamphétamine. La fabrication de cette drogue synthétique sur le continent africain inquiète Kunio Mikuriya, le secrétaire général de l'OMD. « En Asie, explique-t-il, 50 % de la méthamphétamine saisie est venue de l’Afrique, utilisant l’Europe comme lieu de transit. Ce que l’on a trouvé, ce sont des laboratoires de fabrication de méthamphétamine. Ce type de laboratoire n’exige pas vraiment de technologie, donc on peut facilement les déplacer s’il y a des contrôles sévères. »
« Une consommation de crack qui augmente »
Autre constat dressé par l’OMD : de plus en plus de jeunes consomment des stupéfiants sur le continent africain. Cette tendance préoccupe également l’ONUDC, comme l’explique Pierre Lapaque, son représentant à Dakar. « Ce que l’on voit, précise ce dernier, c’est une consommation de crack qui augmente, ce qui a des effets très importants. Et c’est justement les moins de 25 ans qui vont utiliser cette drogue ».
Côté contrôle maritime, les organisations sous-régionales d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale élaborent depuis octobre dernier un instrument juridique contraignant afin de réprimer les activités maritimes illicites.
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