La France avait annulé sa participation aux cérémonies, après les propos de Paul Kagame qui a accusé l'armée française d'avoir joué un rôle direct dans l’exécution de ce génocide. Des propos tenus dans l’hebdomadaire Jeune Afrique cette fin de semaine. Dans cet entretien, le président affirmait que la France avait joué, de même que l'ex-puissance coloniale belge, un « rôle direct dans la préparation du génocide » et avait participé « à son exécution ».
Dimanche soir, Paris avait finalement indiqué que le pays serait représenté aux commémorations par son ambassadeur à Kigali, Michel Flesch, mais retournement de situation ce lundi matin, puisque le diplomate français a annoncé qu’il ne pourrait pas assister aux cérémonies. En effet, la veille vers 22h30, il a reçu un appel téléphonique du ministère des Affaires étrangères du Rwanda pour lui signifier que son accréditation pour les commémorations au stade Amahoro, ce lundi, lui était retirée.
Escalade diplomatique
L’ambassadeur a alors demandé s’il pourrait tout de même déposer une gerbe au Mémorial de Gisozi ce lundi après-midi. On lui a répondu sèchement « non ». Dans l’entourage de l’ambassadeur on se dit choqué que l’on interdise au représentant de la France de pouvoir s’incliner devant les victimes du génocide. On regrette aussi une instrumentalisation des commémorations.
L’ambassade de France reconnaît que ce nouvel incident constitue une escalade dans cette brouille diplomatique entre les deux pays. L'ambassadeur de France est abasourdi. Il y a dix jours, il confiait à RFI que la France abordait ces commémorations de manière résolument positive.
L’ancien chef de la diplomatie Bernard Kouchner, est présent dans les tribunes aujourd’hui, mais il est venu à titre privé. D’ailleurs dans la matinée, la ministre des Affaires étrangères rwandaise Louise Mushikiwabo, a dit : « Nous avons des amis en France qui sont ici et nous les saluons ». Comprendre : nous ne comptons pas d’amis au sein du gouvernement français à Paris.