Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk
Il était midi passé, selon l’un de ses avocats, quand Karim Wade a fait cette déclaration aux quatre juges d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite qui l’avaient convoqué : « Je ne peux pas collaborer à la violation de mes droits. Vous n’êtes pas mes juges. Je relève de la Haute cour de justice. J’ai la certitude et la conviction que je suis devant une juridiction politique qui ne garantit aucun droit à un procès juste et équitable. Je suis un otage politique des nouvelles autorités sénégalaises. Je suis un détenu politique. »
→ A (RE)LIRE : Karim Wade, l'ombre du père
Karim Wade dénonce ensuite, à en croire le document, la seconde inculpation dont il a fait l’objet en octobre dernier. Une manœuvre, selon lui, pour prolonger sa détention : « Mes avocats découvrent à l’instant que les deux procédures ont été jointes. »
Et de conclure : « Je ne réponds donc à aucune de vos questions, et ne peux participer à une parodie de justice ». Le 17 avril prochain, le fils d’Abdoulaye Wade sera fixé sur son sort. Selon son avocat, à moins d’une troisième mise en demeure, soit il bénéficiera d’un non-lieu, soit il sera renvoyé devant le tribunal pour être jugé dans un délai de deux mois.