Au mois de septembre 2013, l’huissier Khauswe-Menwa, vice-président de la Chambre des huissiers du Tchad, est assassiné en plein jour dans la capitale. Malgré l’engagement des autorités à retrouver les meurtriers, ceux-ci courent toujours.
Il y a deux semaines, c’est maître Tchenem Faustin, huissier de justice lui aussi, qui a été poignardé par un justiciable dans la banlieue de Ndjamena. Une situation que ne comprend pas maître Eldjimbaye Mbaihoudou Elysée, président de la Chambre des huissiers de justice du Tchad : « Nous voulons savoir ce qui explique un tel comportement. Est-ce le rejet de la justice au Tchad ? Pourquoi ce sont les huissiers de justice qui doivent en faire les frais ? »
Appel aux autorités
Le plus difficile dans cette situation, expliquent les huissiers tchadiens, est que ce sont souvent de hauts responsables de la République qui font obstruction à l’exécution des décisions de justice, comme l’explique maître Eldjimbaye Mbaihoudou Elysée : « Quand les gens se rebellent contre les décisions de justice, c’est qu’il y a derrière eux un député, un officier, ou un ministre même. Comment peut-on comprendre que quelqu’un qui prétend servir un Etat avec une pareille position puisse pousser les gens à se rebeller contre le même Etat ».
Les huissiers tchadiens appellent les autorités à prendre leurs responsabilités, sans quoi ça sera à eux de déposer leur charge et faire du Tchad un pays sans huissiers.