La Guinée confrontée à une épidémie de fièvre Ebola

Les cas sont concentrés en Guinée forestière dans la région de Guéckedou et de Macenta: c'est là que se trouve l'épicentre de l'épidémie et où se concentre toute l'énergie des autorités sanitaires guinéennes et des ONG internationales. Des cas suspects auraient été signalés à Conakry, une information démentie par les autorités.

Des cas suspects de fièvre hémorragique ont été signalés dans la périphérie de Conakry par les ONG ; ils auraient fait deux morts, mis le département de la Santé a démenti officiellement que ces cas de fièvre soient dus au virus Ebola.

C'est pourquoi la panique n'a pas encore gagné les habitants. Par précautions, des consignes de prudence ont été données aux deux millions habitants de Conakry. Jusque là, cette maladie a surtout été identifiée dans le sud du pays où 59 décès ont été enregistrés. 

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Mobilisation des ONG

Macenta et Guéckedou, les deux zones les plus touchées sont considérées comme deux zones à risque. C'est pourquoi les efforts sont concentrés dans cette zone où d'importants moyens sont en train d'être acheminés par notamment le fonds des Nations unies de l'enfance. L'ONG a pris des mesures pour réduire les risques pour les enfants

En collaboration avec le ministère de la Santé, l'Unicef a acheminé dans les zones les plus touchées 5 tonnes de médicaments et d'équipement médicaux pour protéger le personnel médical et trait les malades. Médecins sans frontières (MSF) est aussi présent sur place. Plus de 3 000 tonnes de médicaments vont être acheminés dans la région où 24 médecins, infirmiers, logisticiens, et spécialistes de l'assainissement  et de l'hygiène sont déjà déployés.

Structure spécifique

L'ONG MSF Belgique a donc pu intervenir sur plusieurs épidémies d'Ebola par le passé en Ouganda, Gabon et Angola. Elle a mis en place une structure spécifique pour accueillir les patients contaminés et assurer leur surveillance. Pour l'heure, il faut rester « confiant » selon Marie-Christine Ferir, qui est  responsable des situations d'urgences à MSF Belgique.


■ Inquiétude et prévention au Sénégal

Au Sénégal, le ministère de la Santé a lancé ce week-end un système de veille à l'échelle du pays afin de prévenir contre toute contamination par la fièvre Ebola. Pays frontalier avec la Guinée, le Sénégal est vigilant, car le pays héberge une forte communauté guinéenne, qui voyage beaucoup pour des raisons commerciales notamment. Durant le week-end, les personnels de santé ont reçu des fiches présentant les symptômes de la maladie, comme l'explique le docteur El Hadji Mamadou Ndiaye, le directeur de la prévention auprès du ministère de la Santé :

« Ce que nous avons fait d’abord, c’est de porter l’information à l’ensemble des médecins-chefs de région et de district du Sénégal. Pour que tout nouveau cas suspect soit immédiatement détecté et que l’information soit remontée. L’alerte est plus élevée dans nos régions du côté du Sud, qui sont voisines de la Guinée notamment que ça soit la région de Kedougou, la région de Kolda, Sédhiou, de Ziguinchor. Ce sont des régions où nous avons demandé de redoubler de vigilance. Ce système de veille et d’alerte est important parce que c’est une épidémie, donc il n’y a pas de médicament, il n’y a pas de vaccin efficace. Les mesures sont essentiellement préventives ».

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