Après plusieurs mois de bras de fer avec l’opposition sur la révision de la Constitution, le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a engagé depuis des semaines des négociations avec l’opposition parlementaire, constituée par les partis Uprona et Frodebu véritable. Mais les parties viennent de se séparer sur un constat d’échec.
Ces négociations ont achoppé sur deux points : la référence à l’accord de paix d’Arusha dans la nouvelle Constitution, d’abord, que rejette le CNDD-FDD ; la suppression de l’article 302 que réclame le parti au pouvoir, qui limite à deux le nombre de mandats du président Pierre Nkurunziza. Pour l’opposition parlementaire burundaise, un troisième mandat présidentiel pour Pierre Nkurunziza est une ligne rouge à ne pas franchir.
Mais le parti au pouvoir n’est pas prêt à céder sur ce point. Il a donc décidé de passer en force en convoquant les députés par SMS dans la nuit de mercredi à jeudi, pour une plénière impromptue hier matin, afin d’approuver le projet de révision de la Constitution. Bien que les députés du parti présidentiel burundais aient accouru de toutes parts, certains même de l’étranger, le quorum des quatre cinquièmes des députés nécessaire pour l’adoption d’une révision de la Constitution n’a pas pu être réuni.
Au parti CNDD-FDD, on assure que ce n’est que partie remise. Un nouveau rendez-vous a été fixé pour ce vendredi matin. L’opposition elle dénonce une tentative de coup de force constitutionnel.