Au Darfour, 2013 restera comme une année terrible. Des centaines de villages pillés, des civils délibérément pris pour cible et près d'un demi-million de personnes déplacées, suite aux violences opposant notamment les tribus Misseryiat et Salamat. Deux tribus arabes en compétition pour les terres et les maigres ressources. Des violences qui sont la conséquence de la crise économique qui sévit au Soudan. Khartoum ne finance plus ces tribus comme elle faisait autrefois.
« Le gouvernement soudanais n'est plus capable de financer partout au Darfour ces milices armées, qui au début étaient utilisées comme des Janjawids, explique Manar Idriss chercheuse à Amnesty International. Maintenant elles sont incorporées dans les forces paramilitaires soudanaises. Il y a des éléments dans ces forces paramilitaires qui ont vu leur salaire baisser et ils essaient de trouver de quoi compléter leurs revenus », ajoute-t-elle.
Khartoum est resté les bras croisés.
Face au désastre, Khartoum est souvent resté les bras croisés, dénonce Amnesty International.
Le gouvernement n'a pas essayé de mettre un terme à cette impunité qui existe au Darfour en veillant à ce que les auteurs présupposés d'atteintes aux droits humains soient traduits devant la justice.
Pire, le gouvernement soudanais a souvent empêché la mission conjointe de l'ONU et de l'UA (Minuad) de se rendre dans les zones de conflit afin de protéger les populations.
L'ONU et l'UA s'interrogent d'ailleurs sur le mandat de la Minuad, clairement incapable d'exécuter sa mission au Darfour.