Les avocats de l'ancien Garde des Sceaux ont immédiatement interjeté appel de la condamnation. La défense de Jean-Bernard Padaré réclame l'annulation de la procédure. Elle récuse la compétence du tribunal, au motif qu'en sa qualité d'ancien ministre de la Justice, Padaré aurait dû comparaître devant la cour d'appel. Ce motif d'incompétence a été rejeté.
Un règlement de compte politique ?
Sur le fond, Maître Francis Kajimembaï, l'un de ses avocats, assure être en mesure de démonter pièce par pièce le dossier d'accusation. Il repose sur une plainte déposée par un commerçant dans le cadre d'un marché public pour le compte du ministère de la justice. Les faits remontent à septembre 2013.
M. Padaré est visé dans d'autres affaires dont une pour menaces de mort. Ses avocats dénoncent une justice « instrumentalisée et qui participe à un règlement de compte politique». Joint par RFI, le procureur de la République au parquet d'instance de Ndjamena n'a pas souhaité commenter cette décision de justice, même s'il avait requis une condamnation plus lourde de 36 mois.
Jean-Bernard Padaré n'est pas encore sorti de prison. Ses avocats espèrent que le parquet signera l'ordre de mise en liberté aujourd'hui.