Au total, 91% des femmes égyptiennes sont excisées en milieu rural et 85% en milieu urbain. C'est ce que révèle un rapport de l'Unicef basé sur les constatations des cliniques de la famille, le nom « édulcoré » pour dire « planning familial » ou, pire, « limitation des naissances ». Les femmes examinées sont toutes mariées et appartiennent généralement à un milieu économiquement défavorisé. Selon une autre étude, l’excision est moins répandue dans les milieux aisés. Aucune recherche, par contre, chez les filles très jeunes. L’excision se pratique dès que la fille a atteint la puberté, entre 9 et 15 ans. Dernier détail, l’excision concerne les musulmans comme les chrétiens.
L'excision, un délit
Dès les années 90 un programme pour lutter contre l’excision avait été lancé. Il y a donc eu la création de ces cliniques de la famille en milieu rural et populaire. L’Azhar, la grande autorité morale de l’islam sunnite, a été mise à contribution. Il a indiqué que l’excision n’avait rien à voir avec l’islam. En 2008, le Parlement a voté une loi faisant de l’excision un délit. Une loi appliquée sporadiquement. Généralement après un drame.
La lutte contre l'excision patronnée par Suzanne Moubarak
Ce programme a échoué pour cause de révolution et d’islamisme. Le programme de lutte contre l’excision était patronné par Suzanne Moubarak, épouse du président déchu. Tout l’héritage du régime autocratique a été rejeté, y compris les mesures en faveur des femmes. Le Parlement dominé par les islamistes, Frères musulmans et salafistes, voulait abroger la loi interdisant l’excision. La dissolution du Parlement et la destitution du président Frère musulman a sauvé la loi et a redonné à la femme son statut d'égal de l'homme dans la Constitution, reste à l'appliquer.
→ CONSULTER le compte-rendu du colloque international du 6 février 2014 en partenariat avec l'Unicef par TV5 Monde avec l'interview de Philippe Duamelle, représentant d'Unicef Egypte.