Faut-il évacuer les musulmans de Boda ? Telle est la question que se posent les humanitaires qui doivent arriver ce mercredi 12 mars dans cette ville située à 150 km à l’ouest de Bangui pour trouver des solutions. Depuis plusieurs jours, une partie des 11 000 musulmans qui survivent à Boda espèrent être convoyés jusque-là capitale centrafricaine pour ensuite migrer vers d'autres cieux, et notamment le Tchad ou le Cameroun.
Mais l'Organisation internationale des migrations ne cache pas son scepticisme face à une telle opération. D’abord, l’organisation manque de moyens financiers et ne peut pas envoyer à l'étranger des milliers de Centrafricains. L'opération de relocalisation se révèle par ailleurs complexe et dangereuse sur le plan sécuritaire, sachant qu'à Bangui le camp de transit situé dans l'ancienne base aérienne est en passe d'être fermé par l'OIM. Enfin, la solution pour ces milliers de personnes passe-t-elle vraiment par l'exil, s'interrogent les humanitaires.
D'après l'OIM, d'autres pistes sont à explorer, et notamment une relance du dialogue interreligieux. Car tous les musulmans de Boda ne souhaitent pas s'exiler hors des frontières. Pour mieux évaluer la situation, l'OIM a donc décidé d’envoyer un représentant dans la mission humanitaire qui arrive ce mercredi à Boda. « On y verra plus clair dans quelques jours », résume un responsable de l'organisation.