Les jurés de la cour d’assises de Paris n’ont plus qu’une semaine pour se forger une intime conviction, pour dire si Pascal Simbikangwa fut bien un rouage important du génocide des Tutsis. Pour les convaincre, les parties civiles, qui plaident ce lundi, vont marteler que l’accusé a bien été un homme influent, que son handicap ne l’a pas empêché de donner des ordres et des armes aux interahamwe. De témoignage en témoignage, vont plaider les avocats, on a vu se confirmer l’image d’un homme qui régnait en maître sur toute une partie de Kigali.
L’accusation veut donc le poursuivre comme auteur, et non comme complice de crime de génocide. Dans son réquisitoire mercredi prochain, le procureur Sturlese va ainsi défendre l’idée que la complicité n’a pas sa place dans les crimes de génocide. Il veut faire un exemple. Reste que dans ce procès sans victime, l’accusation ne repose que sur des témoignages. Des témoignages parfois fragiles. La défense entend bien enfoncer un coin dans cette brèche et faire ainsi naître le doute. Le doute qui toujours doit bénéficier à l’accusé.