Pour Tripoli il n’est pas question que ce navire nord-coréen quitte les côtes libyennes chargé de brut. Si c'était le cas, ce serait la première fois que des miliciens armés réussissaient à exporter leur propre cargaison de pétrole en dehors de tout cadre étatique officiel.
Dimanche, la marine libyenne a donc dépêché des navires de guerre vers Al-Sedra, le port de Cyrénaïque aux mains des rebelles de l'Est, avec pour mission d'arraisonner le pétrolier battant pavillon nord-coréen s'il tentait de prendre le large.
Depuis le début du blocus de ces sites pétroliers en juillet, les menaces de Tripoli ont été nombreuses, mais elles n'ont été mises à exécution qu'une seule fois en janvier avec ouverture du feu pour empêcher un pétrolier battant pavillon maltais d'approcher du port d'Al-Sedra.
Malgré ces menaces les rebelles indépendantistes n'ont pas cessé le chargement du tanker débuté dimanche soir. Le Premier ministre auto-proclamé de Cyrénaïque revendique 10 000 hommes et il a mis en garde le gouvernement central dans un communiqué cité par l'agence Reuters : « Une telle intervention visant à nuire au pétrolier toujours amarré au port d'Al-Sedra serait une déclaration de guerre » a-t-il dit.
Depuis juillet, le blocus des trois terminaux pétroliers par ces indépendantistes demandant plus d'autonomie et une meilleure répartition de la manne pétrolière paralyse toute l'économie libyenne dont 70% du PIB repose sur les exportations de pétrole.