Guinée-Bissau: la difficile organisation des élections générales

La campagne pour les élections générales en Guinée-Bissau se déroulera du 22 mars au 11 avril, selon un décret présidentiel rendu public ce jeudi. Les Nations unies s'impatientent devant les retards du processus électoral. Attendues en 2010, les élections présidentielle et législatives ont été fixées au 13 avril 2014. Le Conseil de sécurité de l'Onu a souligné, mercredi 26 février, qu'il était impératif que les délais soient tenus. Cependant, dans la classe politique, certaines voix souhaitent un nouveau report.

Pour le représentant spécial de l'ONU, José Ramos-Horta, les élections auront lieu le 13 avril prochain. « Aucun retard supplémentaire ne devrait être toléré », a-t-il expliqué mercredi devant les membres du Conseil de sécurité de l'ONU.

Une position ferme dictée par l'urgence de mettre un terme à une transition qui paralyse le pays et son économie. Une position dictée aussi par le succès de la campagne d'inscription sur les listes électorales puisque 95% des électeurs potentiels se sont inscrits.

Mais cette position n'est pas partagée par tous les acteurs. Le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) - le plus important parti politique du pays - n'est pas prêt. Il n'a notamment toujours aucun candidat désigné pour la présidentielle. Par conséquent, le PAIGC a demandé un délai au président par intérim, mais celui-ci n'en a pas tenu compte.

Le problème, c'est que la décision de tenir les scrutins présidentiel et législatif le 13 avril prochain doit être entérinée par l'Assemblée nationale où le PAIGC est toujours majoritaire.

Le parti historique de la Guinée-Bissau osera-t-il défier à la fois le président et la communauté internationale en refusant d'entériner la date des élections ? La question est actuellement sur toutes les lèvres à Bissau. D'autant que la deuxième formation du pays, le PRS, est elle aussi divisée sur la date.

Le dépôt des candidatures s'achève le 5 mars prochain. D'ici là, le PAIGC aura peut-être trouvé son candidat pour la présidentielle, ce qui éviterait au pays une énième crise politique. 

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