Terrorisme: le Nigeria ferme sa frontière avec le Cameroun

Le Nigeria a fermé, dimanche 23 février, une partie de sa frontière avec le Cameroun. Une décision, pour tenter d'empêcher les mouvements transfrontaliers de Boko Haram, qui vise aussi à juguler le trafic d'armes entre les deux pays.

La fermeture a été décidée par l'un des trois Etats du nord-est nigérian placé sous état d'urgence depuis mai 2013, date du début de la contre-offensive de l'armée sur Boko Haram. Depuis lundi, « personne n'entre, personne ne sort », selon le haut commandement militaire de l'Etat de Adamawa.

Cette province n'est pas la plus touchée par les violences qui ont fait plus 300 morts depuis le début de l'année, mais elle est traversée par des axes routiers stratégiques pour les insurgés. Selon les autorités nigérianes, les jihadistes ont établi des bases en dehors du Nigeria dans des zones frontalières peu peuplées au Cameroun, mais aussi au Tchad voire même au Niger.

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C'est là que les combattants islamistes viennent se réfugier une fois un attentat commis sur le sol nigérian ou tout simplement pour fuir les poursuites de l'armée nigériane. Pour autant les 2 000 kilomètres de frontière entre le Cameroun et le Nigeria restent très poreux. Selon l'IRIN, l'agence de presse de l'ONU, le trafic d'armes au profit de groupe comme Boko Haram s'y serait fortement développé.

En janvier, les forces de sécurité camerounaise ont ainsi intercepté un individu qui tentait de faire passer plus de 650 armes à feu au Nigeria. En septembre, plusieurs milliers de Kalachnikovs ont également été saisies dans la ville de Maroua dans l'extrême nord camerounais. Pour l'IRIN, Boko Haram reste le principal facteur de contrebande d'armes dans la région. Un trafic qui pourrait être facilité par la crise en Centrafrique.

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