Désignation du Premier ministre malgache: vers une crise institutionnelle?

Le nouveau Premier ministre de Madagascar doit être nommé cette semaine, et c’est au groupe politique d’Andry Rajoelina de le proposer. La loi était ambiguë sur la question mais la Haute Cour constitutionnelle (HCC) a tranché : le groupe ayant le plus grand nombre de députés aux élections propose un chef du gouvernement, qui sera nommé en accord avec le président. Mais cet avis de la HCC est contesté par divers groupes et partis qui comptent bien s’opposer au Mapar.

C’est l’effervescence dans les états majors politiques. Les réunions à huis clos se sont multipliées lundi. La Haute Cour constitutionnelle met le Mapar d’Andry Rajoelina en position de force pour désigner un Premier ministre et cela ne plaît pas à tout le monde, notamment à la mouvance Ravalomanana.

Deuxième force à l’issue des élections législatives, elle rassemble autour d’elle plusieurs partis et revendique avec ses alliances une majorité absolue à l’Assemblée. Pas question donc pour l’instant de passer dans l’opposition. « Nous sommes au moins 76 députés », affirme Sarah Georget, présidente du Parti vert qui participe à cette coalition. Si cela se confirme, le Premier ministre ne serait pas soutenu par l’Assemblée. « On va vers une crise institutionnelle », prédit Sarah Georget.

Reste que le Mapar affirme aussi depuis plusieurs jours avoir rallié assez d’indépendants pour avoir, aussi, la majorité absolue. Les alliances sont fragiles, mais la situation devrait commencer à s’éclaircir aujourd’hui lors de la session spéciale de l’Assemblée nationale. Les députés devront voter pour un président de la Chambre. Sa couleur politique donnera une première idée des rapports de force.

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