Soudan du Sud: ouverture de la seconde phase de négociations

La seconde phase des négociations sur le Soudan du Sud s’est finalement ouverte mardi à Addis Abeba, après avoir été reportée lundi. De nombreux points de tension subsistent. 

Après la cessation des hostilités signée il y a deux semaines, et pas complètement respectée jusqu’à présent, les discussions doivent cette fois porter sur le dialogue politique et le processus de réconciliation nationale.

Si les deux camps se sont dits disposés à discuter, de nombreux points de tension existent encore, comme la libération des derniers prisonniers politiques, ou le retrait des troupes ougandaises.

Le programme et l’organisation des débats n’ont pas été précisés, mais l’on a appris qu’après l’ouverture de ce mardi, les débats devraient se tenir à Debre Zeit, à quelques dizaines de kilomètres au sud d’Addis Abeba.

La médiation a voulu faire de cette ouverture des négociations un évènement important.
De nombreux diplomates ont ainsi assisté aux discours d’ouverture, non seulement des acteurs directs mais aussi de plusieurs « partenaires » du Soudan du Sud, l’Union Européenne ou la Chine par exemple.

Les deux camps adverses n’ont pas pu s’empêcher de s’accuser l’un l’autre de non-respect des accords déjà signés, démontrant sans surprises que les débats allaient être tendus.

Quand au médiateur Seyyoum Mesfin, qui rappelle sans cesse que le conflit est essentiellement politique, il a dressé un bilan sans concession de la gestion des deux premières années d’existence du Soudan du Sud.

« L’écart était large entre les demandes de la population et ce que le gouvernement était capable de fournir. Les désillusions provoquées par la corruption et une gouvernance non adaptée étaient importantes. Les dirigeants ne l’ont pas vu et ont donc échoué à y répondre grâce à une politique cohérente et à un engagement clair ».

Le médiateur a ainsi dit ne pas s’étonner du conflit actuel, et espère qu’il serve au moins à mettre le pays sur de bons rails.

Evoquant des institutions fragiles ou carrément non-existantes, il a semblé donner du crédit aux « réformistes », comme on appelle ceux qui ont été emprisonnés à partir du 15 décembre, et dont la majorité, libérés il y a quelques jours, devrait participer aux débats.

Mais ces derniers n’étaient pas encore arrivés en Ethiopie hier, sans que la médiation ne veuille fournir d’explication. Le report de la cérémonie de lundi à mardi avait pourtant été justifié par leur absence.

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