Centrafrique: un parlementaire assassiné à Bangui

Jean-Emmanuel Ndjaraoua, un membre du Parlement provisoire, a été assassiné ce dimanche 9 février en Centrafrique, a annoncé la Ligue centrafricaine des droits de l'homme. Ce représentant de la région de la Haute-Kotto aurait été abattu, d'après des témoins. Samedi, il s'était élevé contre les violences dont sont victimes les ressortissants  de sa région qu'il avait appelés «cosmopolites», autrement dit les musulmans.

Selon des informations recueillies auprés de proches de la victime, Jean-Emmanuel Ndjaraoua arrivait du centre-ville à bord d'une moto . Alors qu'il atteignait son domicile, il a été intercepté par des hommes armés qui l'ont tué de huit balles à bout portant. Son corps est ce soir à la morgue de l'hôpital général.

« C’est un assassinat odieux, ce sont des choses qu’on ne peut pas accepter, d’autant plus que c’est un représentant du peuple. Nous sommes tentés de croire que monsieur Ndjaraoua a été assassiné pour son opinion parce que nous avions interpellé le Premier ministre sur la question de la sécurité. Le Premier ministre nous a dit que lui-même avait peur », rapporte Sony Mpokomandji, membre du CNT. Dans l'hémicycle il était juste assis devant Jean-Emmanuel Ndjaraoua. « Les conseillers sont très en colère. Nous demanderons au gouvernement de poser des actes immédiatement, parce qu’aujourd’hui, s’il est mou, les assassinats et le désordre continueront dans ce pays », prévient-il.

Jean-Emmanuel Ndjaraoua était un membre du Conseil national de transition. Il représentait la préfecture de Bria en Haute-Kotto, à l'est de la Centrafrique.

Samedi, lors d'une session extraordinaire du CNT à Bangui, les parlementaires ont interpelé le Premier ministre en personne sur l'insécurité qui perdure et sur la responsabilité du gouvernement qui doit désormais tout faire pour neutraliser les ex-Seleka et anti-balaka qui continuent à semer la terreur.

La victime était montée à la tribune pour exprimer sa colère à propos du climat d'insécurité subi par la population. Et en matière d'insécurité et de violence, il savait de quoi il parlait : il y a deux semaines, deux de ses enfants ont été assassinés entre Sibut et Damara au nord de Bangui, selon un de ses collègues du CNT. Il n'avait pas fini son deuil, a-t-il expliqué.

Ce dimanche soir, les membres du CNT sont sous le choc. Lundi devait s'achever la session extraordinaire de leur assemblée. Une séance qui prendra la forme d'une cérémonie de deuil et de colère.

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