Maty Mint Hamady considère que son élection est une distinction pour les femmes mauritaniennes, un motif d'encouragement. C’est vrai qu'il est exceptionnel qu'une femme dirige la capitale d'un pays arabe ; Maty Mint Hamady était jusque-là ministre de la Fonction publique.
Elle a grandi dans une famille engagée en politique, dans un milieu nationaliste arabe. Mais elle-même n'a jamais exercé de responsabilité locale et n'a jamais siégé au conseil municipal d'une commune. C'est donc un baptême du feu pour elle.
Cogestion avec l'opposition
Le chantier qui l'attend est immense : Nouakchott est une ville tentaculaire, qui concentre presque un tiers des habitants du pays et qui a connu une expansion anarchique depuis sa création il y a 60 ans. Son prédécesseur, l'homme d'affaires Ahmed Hamza a d'ailleurs regretté dans sa lettre d'adieu de ne pas avoir eu les moyens de faire tout ce qu'il espérait pour la ville.
Maty Mint Hamady va partager la gestion de Nouakchott avec l'Alliance populaire progressiste, le parti du président sortant de l'Assemblée. L'APP a décidé d'apporter son soutien au parti présidentiel en échange de la première vice-présidence de la commune et de deux commissions. L'APP, jusque-là dans l'opposition dite dialoguiste, assure qu'il s'agit d'un accord « temporaire ». L'avenir dira si cette alliance avec le pouvoir ne s'arrête effectivement que là.