Génocide rwandais: examen de la personnalité de l’accusé Simbikangwa au procès de Paris

A Paris, deuxième jour, ce mercredi 5 février, du premier procès en France d'un présumé génocidaire rwandais. L'ancien officier de l'armée rwandaise, Pascal Simbikangwa, est jugé pour complicité de génocide et crimes contre l'humanité. Un procès historique, car c'est le premier qui se tient en France, vingt après la tragédie du continent africain. L’accusé s’est exprimé à la barre et il a raconté son parcours.

Pascal Simbikangwa est un individu brillant. Un esprit vif, un homme qui a le goût des lettres et qui lit beaucoup.

Troisième d’une fratrie de neuf enfants, il est né Hutu car son père est Hutu. Sa mère est Tutsi. Elle est issue d’une famille aristocratique aisée. Cette aisance matérielle lui permet de faire de bonnes études et d’intégrer l’Ecole militaire supérieure de Kigali.

Lorsque sa famille connaît un revers de fortune, c’est lui qui finance les études de ses frères et sœurs. « C’est un homme au grand cœur qui a le sens du devoir », dit de lui l’une de ses sœurs.

Il se présente comme un homme courageux. « C’est un battant, un gros travailleur », ajoute de son côté Julie Landry, l’enquêtrice de personnalité qui l’a rencontré à la prison de Fresnes dans les années 1980.

Il épouse une Tutsi comme sa mère, et cela a été « un vrai coup de foudre », selon ses dires. Le couple aura une fille, Marie Mercy, qui vit aujourd’hui aux Etats-Unis.

« C’est quelqu’un de bien construit », note l’enquêtrice de personnalité.

L’accident de la route qui l’a laissé paraplégique en 1986 ne l’a pas empêché de rebondir dans le renseignement, au service du président Habyarimana qu’il reconnaît avoir admiré.

« Le président (Juvénal Habyarimana), je l’aimais beaucoup. Peut-être trop », a dit Pascal Simbikangwa.

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