Mali: visite du Conseil de sécurité de l'ONU à Bamako

La délégation du Conseil de sécurité de l'ONU entame ce dimanche une visite de 48 heures au Mali pour soutenir la stabilisation en cours. La délégation du Conseil de sécurité sera conduite conjointement par la France et par le Tchad. Au menu de cette visite : les problèmes humanitaires et sécuritaires, et la reprise du dialogue politique.

Au Mali, les 15 membres du Conseil de sécurité vont se pencher sur plusieurs dossiers. Et notamment la situation humanitaire au nord du pays. « Il y a toujours des ménages qui sont très vulnérables et avec la baisse de production de cette année, ils vont le rester et auront donc besoin d’une assistance importante », explique David Gressly, représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU pour le Mali. Autre sujet de préoccupation, les problèmes de sécurité.

Mais la visite de la délégation a surtout pour but de relancer le processus de paix pour régler la situation dans le nord du pays. L’accord signé en juin dernier à Ouagadougou entre Bamako et les groupes armés présents dans le nord prévoyait l’ouverture de négociations sur le statut territorial de l’Azawad. Ces négociations auraient dû s’ouvrir 60 jours après l’installation du gouvernement issue de l’élection présidentielle de cet été, mais elles n’ont toujours pas commencé.

Nombreux points de blocage

Premier point de blocage, le lieu des discussions. L’Etat malien exige qu’elles se tiennent à Bamako, capitale du Mali, puisque l’intégrité territoriale du pays est acceptée par toutes les parties. Mais la capitale malienne est cependant loin d’être considérée par tous comme un terrain neutre. « Est-il sage d’avoir des exigences non négociables en ce moment, s’interroge un diplomate occidental. Si les négociations devaient avoir lieu à Mopti, par exemple, est-ce que ce serait une mauvaise chose ? » Mopti, ville située à la limite entre le Nord et le Sud du Mali, devrait justement recevoir la visite du Conseil de sécurité.

Autre point de désaccord, la personnalité des interlocuteurs. Il y a une dizaine de jours, lors d’une tentative d’Alger de relancer les discussions, les représentants invités du MAA, le Mouvement arabe de l’Azawad, ont été rejetés par les rebelles touaregs du MNLA ainsi que par certains cadres du MAA. Ils estimaient que les personnalités invitées n’étaient pas de véritables représentants. Les difficultés récurrentes des groupes armés à se mettre sur la même longueur d’onde sont, de fait, une difficulté supplémentaire.

Enfin, le président malien Ibrahim Boubacar Keita martèle depuis plusieurs semaines qu’il ne négociera pas avec des groupes qui ne sont pas désarmés. Or l’accord de Ouagadougou prévoit justement un simple cantonnement de ces groupes, le désarmement étant l’un des enjeux des négociations.

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