On sait que les trois unités de la Misca sont arrivées à Sibut dans l'après-midi. Ces unités sont appuyées par la force française qui reconnait effectivement qu'une opération est en cours, sans donner plus de détail.
Cet après-midi, deux avions et deux hélicoptères ont survolé la ville selon des témoins. Mais selon nos informations, il n'y aurait pas eu d'accrochage au sol. Les Seleka n'auraient donc pas été délogés par la force pour l'instant.
Ce soir les soldats africains et français se sont positionnés dans un quartier périphérique de la ville. Leur présence devrait rassurer les habitants, même si certains se demandent ce qui va se passer dans les prochaines heures.
Cela fait maintenant deux semaines que les gens vivent dans la peur. La situation était manifestement calme ce vendredi soir, bien qu'il soit difficile de savoir exactement ce qui se passe sur place, la ville s'étant vidée d'une partie de ses habitants.
Beaucoup ont fui en brousse et plusieurs centaines se sont réfugiés à la paroisse, au petit séminaire, ou chez les soeurs. Le vendredi matin encore, des familles paniquées ont trouvé refuge à l'église. Selon plusieurs témoignages ce sont les populations non-musulmanes qui sont particulièrement prises pour cible à Sibut mais impossible d'avoir un bilan précis des violences.
Un drapeau rouge flotte à Sokada
Les hommes de la Seleka présents à Sibut seraient entre 100 et 300 selon les sources. Ils n'ont pas clairement dit leurs intentions. Mais jeudi, ils ont planté un drapeau rouge à Sokada, un quartier périphérique de la ville, pour symboliser la partition du pays. Une initiative qui n'est pas confirmée par leur chef que RFI a pu joindre. Mais cela instaure un peu plus un climat d'insécurité.
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Un habitant assure à RFI que chaque jour des hommes soupçonnés d'appartenir à la mouvance anti-balaka sont tués. Ces deux dernières semaines, plusieurs maisons ont été brûlées et il y a deux jours, le bureau d'une ONG internationale a été également détruit et pillé. En début de semaine, c'est la force africaine qui avait fait les frais de cette situation. Puisque 50 policiers gabonais venus en reconnaissance ont dû écourter leur mission, sous la menace de ceux qui tiennent la ville.