Comme la défense, le parquet de la Cour de cassation estime impossibles ces extraditions, et ce en vertu de deux principes fondamentaux. Le premier est la non-rétroactivité de la loi, car le génocide est poursuivi au Rwanda en vertu d’une loi adoptée en 1996, soit deux ans après les faits.
Le second est l’assurance d’un procès équitable. Or Claude Muhayimana, l’un des trois Rwandais suspectés de génocide, craint d’être condamné avant même d’avoir posé le pied à Kigali. « Au Rwanda, il n’y a pas de justice. Moi, je suis innocent, je n’ai rien fait […] Le problème que le Rwanda a avec moi, c’est que j’étais le guide des militaires français en 1994. Il m’a demandé de signer les documents qui accusaient les militaires qui étaient dans la région de Kibuyé. J’ai refusé. C’est pour ça que j’ai quitté mon pays en 1995 », raconte-t-il.
Ce n’est pas pour autant que les faits resteront impunis, assure l’avocat général de la Cour de cassation. A ses yeux, la justice française peut juger ces trois hommes, comme s’apprête à le faire la cour d’assises de Paris avec Pascal Simbikangwa. Vingt ans après le génocide rwandais, ce sera le premier procès en France d’un génocidaire présumé.
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