RDC: dans le camp de Mole, les réfugiés centrafricains manquent presque de tout

En République démocratique du Congo, à 35 kilomètres de Bangui, des centaines de Centrafricains ont trouvé refuge ces derniers mois dans le camp de Mole. Un camp qui, mi-décembre, suite à la recrudescence des violences à Bangui, a doublé de volume pour accueillir 8 800 personnes. Hier, samedi 25 janvier, des responsables du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et du Programme alimentaire mondial (PAM) se sont rendus sur place pour évaluer la situation.

Bien alignés, une vingtaine d’élèves chantent pour leurs invités de marque, trois responsables des Nations unies venus voir comment les Centrafricains vivent dans ce camp, et d’abord les enfants. Dans une petite salle de classe, motivés, ils sont serrés à quatre ou cinq sur leurs bancs d’écoliers sans cahiers. Les difficultés sont nombreuses comme l’explique l’institutrice : « Nous sommes à 104 et nous recevons des nouveaux élèves chaque jour. Nous travaillons dans des conditions très difficiles avec les enfants. Nous ne parvenons pas à avancer normalement à cause du manque de fournitures. »

A l’extérieur, ce sont les jeunes très nombreux qui attendent les visiteurs. 36% des Centrafricains dans ce camp ont entre 18 et 26 ans. Là aussi les doléances sont nombreuses. Stéphanie, étudiante en 3e année d'informatique, a fui Bangui il y a trois mois : « Dans le camp, on souffre péniblement. J'aimerais pouvoir continuer mes études, mais il n’y a pas de possibilités. Il n'y a même pas d’eau dans le camp et je suis obligée d’aller à la source à deux kilomètres. » Il y a bien un point d'eau dans le camp, mais depuis trois semaines, le moteur qui fait fonctionner la pompe est régulièrement en panne.

Problèmes logistiques

En face, le Haut Commissariat aux réfugiés rappelle les contraintes. En décembre, la population est passée de 4 000 à 8 000 individus. « Nous avons des problèmes logistiques énormes, déplore Stefano Severe, responsable du HCR au Congo. Notre source d'approvisionnement se trouve à Bangui. Nous avons dû recourir à des airlifts [ponts aériens, NDLR] à cause du fait qu’on ne peut pas utiliser les voies régulières. » Depuis le 6 décembre, et la reprise des violences, la frontière entre la Centrafrique et la République démocratique du Congo est fermée. Résultat, depuis un mois une livraison de savons pour le camp de Mole est bloquée à Bangui.

L’inaccessibilité de Bangui est un vrai problème. Mais aussi pour ces réfugiés : la plupart viennent de la capitale et ont du mal à trouver leur place dans un camp dans la brousse, sans eau courante ni électricité.

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