Vendredi matin, à l'appel des opérateurs économiques de Tombouctou, les ruelles et les places de la ville sainte malienne sont restées vides. Issa Bahamane Touré, le représentant des entrepreneurs locaux du BTP, s'est personnellement assuré que Tombouctou soit une ville morte jusqu'à l'ouverture de la grande prière du vendredi.
« Il y a eu une mobilisation générale, raconte le porte-parole des entrepreneurs du BTP. Nous avons marché environ 1 km et demi pour aller remettre une pétition au gouverneur de la région. »
Cette pétition interpelle le gouvernement malien pour qu'il revoie les conditions à remplir pour un entrepreneur désireux de répondre à un appel d'offre. Si à Kidal et Gao, aucun document comptable ou caution bancaire n'est demandé, ce n'est pas le cas à Tombouctou, à en croire Issa Bahamane Touré.
Tombouctou, ville ravagée
« L'agence du gouvernement à Tombouctou, explique ce dernier, exige des cautions bancaires, alors qu'à Kidal ou à Gao aucun document n'est demandé. Or, si nous ne pouvons pas fournir des pièces administratives ni des cautions bancaires , c'est tout simplement parce que les entreprises ici ont été victimes de saccages, tout comme les bureaux de l'administration. Nous demandons donc que les émetteurs des appels d'offres tiennent compte de ce drame que nous avons vécu.»
Les marchés de reconstruction des édifices publics de Tombouctou représentent, selon les opérateurs économiques locaux, plusieurs centraines de millions de francs CFA.