C'est un immense camp de déplacés au pied des pistes de l'aéroport de Bangui où plus de 100 000 personnes sont entassées. Sous des tentes à perte de vue, la vie s'organise avec des noms de rues et des magasins, comme le Salon de coiffure pour dames de Favorite, 25 ans, réfugiée là depuis un mois : « Il y a des femmes qui viennent tout juste pour se rendre belles parce qu’on ne peut pas quand même rester dans des situations désagréables. Bien qu’on souffre, on cherche toujours à se rajeunir. On cherche à être quand même loin des maladies, des saletés. »
Le principal souci des déplacés reste l'eau et la nourriture distribuées par les organisations humanitaires. Mais les coupons de rationnement sont souvent volés par des jeunes armés de machettes. « Les jeunes garçons viennent prendre les billets, témoigne une femme. Mais nous qui dormons ici, on n’a pas trouvé les billets. On souffre beaucoup. Il faut voir les problèmes. »
Depuis une semaine dans Bangui, les violences ont diminué mais dans les camps, beaucoup attendent l'élection du nouveau président avant de rentrer chez eux : « On doit rentrer chez nous parce qu’on ne peut pas continuer à rester ici jusqu’à la fin. Notre problème, c’est quoi ? C’est d’avoir un bon président. On attend l’élection, on attend la transition. Si l’élection a lieu dans de bonnes conditions, on va rentrer ».
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A l'Assemblée, le Parlement provisoire vote aujourd'hui pour élire ce président de transition, dans un pays où le quart des habitants vit actuellement dans des camps.