Nul ne pouvait s'attendre à une telle hécatombe, car la vague de démissions emporte plusieurs personnalités et non des moindres. De nombreux anciens ministres, des membres fondateurs du parti, y compris un ancien secrétaire exécutif du CDP.
L'ancien et charismatique maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, figure parmi les démissionnaires. « On estime qu’à ce jour, confie-t-il, il faut mener le débat avec tout le monde, y compris l’opposition. Il faut mener le débat sur les questions qui divisent la nation, le peuple burkinabè, et c’est dans la discussion que nous pensons que nous pouvons arriver à sauver le Burkina, sauver ses acquis et lui permettre de continuer à faire son petit bonhomme de chemin ».
Du pain pas assez béni...
Pour l'opposition, qui voudrait voir tous ces dissidents grossir ses rangs, c’est du pain béni. « Sur la question du Sénat et de l’article 37, c’est devenu une question de principe, explique Zéphirin Diabré, chef de file de l'opposition. L’attachement républicain à la limitation des mandats, nous l’avons toujours affirmé haut et fort. L’opposition doit chanter cette chanson-là, et pour nous c’est vraiment du pain béni ! Mais pas assez béni ! Il faut que d’autres pains bénis viennent s’ajouter pour que les choses aillent très vite ».
Premier test pour cette nouvelle opposition : la manifestation du 18 janvier, journée « de protestation » contre la modification de la Constitution.