Le rapport de la commission d'enquête pointe le ministre de l'Intérieur Antonio Suja Ntchama comme l'auteur présumé de l'embarquement forcé des 74 Syriens à bord d'un vol de la compagnie portugaise de transport aérien TAP. Antonio Suja Ntchama a été entendu mercredi 25 décembre pendant de longues heures par le parquet, à propos de son implication dans ce trafic d'êtres humains.
Le procureur ne s'y trompe pas : « Il existe à Rabat et à Bissau un réseau de trafic humain, dans lequel sont impliqués aussi bien des Bissau-Guinéens que des étrangers, avec la complicité des éléments des services consulaires, aéroportuaires et des agents de renseignement et de sécurité. »
En dénonçant ce trafic, maître Abdù Mané semble ignorer que le ministre de l'Intérieur est un officier supérieur de l'armée et qu’il bénéficie à ce titre du soutien de son institution. Le directeur de la police judiciaire, Armando Namontche, chargé d'exécuter le mandat d'arrêt, a ainsi refusé d'exécuter l'ordre de son supérieur hiérarchique, sous prétexte qu'il n'y a aucune garantie pour sa sécurité.